Frontalière de la Russie à l’est et de l’Ukraine au sud, la Biélorussie partage également des frontières avec trois pays de l’UE : la Lituanie, la Lettonie et la Pologne.
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Si l’Ukraine adhère à l’UE, ce qui est théoriquement possible dès 2030, la Biélorussie se retrouverait probablement encore davantage dans l’orbite de la Russie.
En 2004, les quinze États déjà membres de l’UE (en bleu foncé) sont rejoints par dix nouveaux États (Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, République tchèque, Slovaquie et Slovénie, en vert foncé). La Bulgarie et la Roumanie (vert clair) adhéreront en 2007, puis la Croatie (jaune) en 2013.
The Conversation
En 2004, dix pays, dont huit ex-communistes, rejoignent l’UE. Trois autres suivront en 2007 et 2013. Et le processus n’est pas terminé.
« Utilisez votre droit de vote, sinon d’autres décideront à votre place », proclame ce slogan projeté sur la Galerie nationale d’art à Sofia, le 9 mai 2024. Mais la participation aux européennes, de même qu’aux législatives qui se tiendront le même jour, s’annonce faible.
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Le 9 juin, parallèlement aux élections européennes, la Bulgarie organisera des législatives, les sixièmes en trois ans. La lassitude de la population est palpable.
Le 28 février 2024, à Tiraspol, les députés de la république sécessionniste moldave de Transnistrie votent à main levée pour demander l’aide de la Russie.
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Il est souvent dit que la Transnistrie sera « le prochain domino » que Moscou cherchera à faire tomber, après la Crimée et le Donbass. Toutefois, la fameuse théorie des dominos a des limites…
Jaroslaw Kaczynski, vice-premier ministre et chef du parti Droit et Justice (PiS), au centre, et le premier ministre Mateusz Morawiecki (à sa droite), ici au siège du parti à Varsovie, le 15 octobre 2023, jour des élections législatives, n’entendent pas laisser le pouvoir à la coalition du centre et de gauche.
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Frédéric Zalewski, Université Paris Nanterre – Université Paris Lumières
Le parti de droite PiS, au pouvoir depuis 2015, a été vaincu dans les urnes lors des législatives du 15 octobre dernier. Pourtant, il s’accroche au pouvoir.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki arrivent à la cérémonie de dépôt de gerbes sur la tombe du Soldat inconnu à Varsovie, en Pologne, le 5 avril 2023.
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Léa Xailly, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
La Pologne ne livrera pas d’armes supplémentaires à l’Ukraine. Une décision qui s’inscrit dans un contexte marqué par la crise agricole entre les deux pays et l’imminence des législatives polonaises.
Le le 1er février 2020, le secrétaire d'État américain Mike Pompeo (à droite) visite le High Tech Park Belarus à Minsk. Une scène devenue aujourd'hui inimaginable.
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De façon à première vue surprenante, la Biélorussie disposait, jusqu’à il y a peu, d’un secteur high tech florissant. La répression et la guerre en Ukraine sont en train d’en signer la fin.
Edgars Rinkevics à la frontière entre la Lettonie et la Biélorussie près de Krivanda, dans l’est de la Lettonie, le 8 août 2023. La relation avec le régime d’Alexandre Loukachenko est l’un des nombreux dossiers brûlants qu’il devra gérer.
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Céline Bayou, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Aux avant-postes de la guerre russo-ukrainienne, la Lettonie s’est récemment dotée d’un nouveau président qui devra, dans un contexte difficile, piloter une classe politique profondément divisée.
Invité au sommet de Vilnius de l’OTAN, Volodymyr Zelensky, ici en compagnie de Rishi Sunak, de Joe Biden et du secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg, n’y a pas obtenu l’ensemble des engagements qu’il espérait sur une future adhésion de l’Ukraine à l’Alliance.
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L’Ukraine veut rejoindre l’OTAN au plus vite, mais le sommet de Vilnius de l’Alliance atlantique a indiqué que cela ne pourrait pas se produire avant la fin de la guerre déclenchée par la Russie.
Des policiers anti-émeute du Kosovo et des policiers militaires de la KFOR sécurisent l’entrée du bâtiment municipal de Zvecan, dans le nord du Kosovo, le 29 mai 2023, à la suite d’affrontements avec des manifestants serbes réclamant la destitution des maires albanais récemment élus.
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Les affrontements survenus dans le nord du Kosovo sont avant tout imputables au gouvernement de Pristina. Mais il n’y aura pas de solution durable si la Serbie ne joue pas un rôle plus constructif.
La première ministre estonienne Kaja Kallas arbore un ruban aux couleurs de l’Ukraine lors d’un discours au Parlement européen à Strasbourg, le 9 mars 2022.
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Katerina Kesa, Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco)
Le parti de centre droit au pouvoir a remporté les législatives en Estonie, en prônant la poursuite d’un soutien résolu à l’Ukraine.
Allégorie du premier partage de la Pologne, montrant Catherine la Grande de Russie (à gauche), Joseph II d’Autriche et Frédéric le Grand de Prusse (à droite) se querellant au sujet de leurs prises de territoire. Ce premier partage sera suivi de deux autres, en 1793 et 1795.
Noël Le Mire, 1791
La Pologne fut rayée de la carte pendant plus d’un siècle. Au XVIIIᵉ siècle, ses faiblesses sont exploitées par des États voisins pour se partager son territoire.
Manifestation en soutien à l’Ukraine à Vilnius, le 11 mars 2022.
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Dernièrement, la petite Lituanie s’est confrontée à trois régimes autoritaires : la Biélorussie, la Chine et bien sûr la Russie, Vilnius se plaçant à l’avant-garde du soutien occidental à Kiev.
En cas de choc, toutes les régions du Vieux contient pourraient-elles suivre une politique d'emploi unique décidée par l'Europe et par le commissaire Nicolas Schmit ?
Parlement européen via Wikimedia Commons
En cas de choc sur l’emploi, les mécanismes d’offre et de demande n’agissent pas partout à la même vitesse chez les 27, ce qui appelle des politiques spécifiques malgré l’Union.
Des Serbes de Bosnie, partisans du leader bosno-serbe Milorad Dodik, se rassemblent dans le centre de la ville de Banja Luka, capitale de la Republika Srpska, le 20 avril 2022. Sur cette pancarte, deux photos de Dodik : l’une avec Xi Jinping, l’autre avec Vladimir Poutine.
Elvis Barukovic
En Bosnie, la Chine mise avant tout sur Milorad Dodik, le leader de l’entité serbe du pays, la Republika Srpska.
Une femme montre le drapeau national qu’elle avait gardé secrètement pendant l’occupation russe, portant les signatures des soldats ukrainiens qui ont libéré le village de Troitske, dans la région de Kharkiv, le 18 septembre 2022.
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Si dans les pays d’Europe occidentale, le sentiment d’identité nationale est aujourd’hui moins net que par le passé, en Ukraine et en Russie, il joue un rôle essentiel. La guerre actuelle l’illustre.
L’unité flottante de stockage et de regazéification du GNL « Indépendance », utilisée comme terminal d’importation du GNL en Lituanie, photographiée dans le port de Klaipeda le 23 août 2023.
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La Lituanie, longtemps totalement dépendante de la Russie pour son énergie, a entièrement rompu avec Moscou. Dans quelle mesure les autres pays de l’UE peuvent-ils s’inspirer de cet exemple ?
Viktor Orban avant une rencontre du Conseil européen, le 30 juin 2022 à Bruxelles.
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Le premier ministre hongrois est de plus en plus isolé au sein de l’UE du fait de sa posture très compréhensive vis-à-vis de Vladimir Poutine.
Manifestation pro-Loukachenko le 21 août 2020 à Minsk. C’est au sein des générations les plus âgées que le régime trouve la majeure partie de ses soutiens.
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En Biélorussie, la natalité, surtout dans les villes, baisse, et l’émigration, surtout des jeunes, vide le pays de ses forces vives. Un processus qui n’est pas forcément pour déplaire au régime…
Emmanuel Macron quitte le bureau de vote du Touquet le 19 juin 2022 après le second tour des élections législatives.
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L’absence de majorité absolue est nouvelle en France ou, du moins inhabituelle, alors qu’elle est un fait régulier de la vie politique en Europe de l’Est.
Analyste en géopolitique, membre associé au Laboratoire de Recherche IAE Paris - Sorbonne Business School, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, chaire « normes et risques », IAE Paris – Sorbonne Business School