Fabien Truong, Université Paris 8 – Vincennes Saint-Denis
Dans un travail ethnographique poussé, Fabien Truong emmène le lecteur à la rencontre de six jeunes issus de banlieues franciliennes afin de mieux comprendre leur regard sur l’islam et l’avenir.
Qui étaient ces jeunes terroristes ? Comment se sont-ils radicalisés ? Pourquoi les forces de sécurité n’ont-elles pas pu l’empêcher ? Retour sur le processus d’alerte précoce des radicalisations.
Après les défaites importantes sur le terrain militaire de Daech, la question du retour des familles combattantes est un défi militaire, policier, juridique, mais aussi éthique et philosophique.
Les processus à l’œuvre dans la radicalisation de jeunes musulmans sont anthropologiques, psychologiques, politiques et algorithmiques. Pour lutter, il faut entendre, encadrer, construire et éduquer.
Jouée dans le cadre du Off au festival d'Avignon, cette pièce qui met en scène Mohamed Merah suscite une vive polémique. Analyse des questions que soulève ce spectacle.
Au-delà des explications sociologiques et politiques, la guerre est l’occasion d’une expérience sensible du monde qui attire les êtres en attente de « réparation existentielle ».
Pascal Moliner, Université Paul Valéry – Montpellier III
Les terroristes qui nous ont fait tant de mal ont eu besoin de soutien pour organiser leur action, logistique mais aussi psychologique. Il est temps de développer la recherche dans ce domaine.
Malgré un budget en constante augmentation, la surveillance des individus radicalisés est un véritable casse-tête pour les services de renseignement et de sécurité au Royaume-Uni.
La récente attaque qui a frappé un lycée de Grasse relance le débat sur la sécurisation des établissements scolaires. Mais son renforcement ne passe pas forcément par du matériel difficile à manier.
Dans la nouvelle stratégie de prévention de la délinquance qu’il prépare pour 2017-2023, le gouvernement gagnerait à s’appuyer sur la société civile et sur les cultes en particulier.
La radicalité est la marque d’une soif de sens à laquelle l’État n’est pas en mesure de répondre. Les propositions qui suivent seront présentées lors du colloque du 15 mars aux Bernardins.
On ne peut comprendre les nouveaux fondamentalismes sans prendre la mesure des puissances déstabilisatrices qui travaillent en profondeur notre époque et notre monde.
Sans une prise de conscience de la complexité du phénomène du néo-fondamentalisme, il est à craindre que les différents plans de « dé-radicalisation » ne reçoivent qu’une efficacité limitée.
Face à l’extrémisme et aux difficultés des expériences de dé-radicalisation, il est urgent d’agir dès le plus jeune âge en s’appuyant sur la culture et la fraternité.
La radicalisation peut commencer très tôt chez les jeunes. Pour éviter cette fermeture des esprits et la fin du dialogue, l’éducation aux médias est un levier pour la fraternité et l’intelligence.
La figure du loup solitaire pianotant sa haine sur un clavier a quelque chose à la fois de pathétique et de rassurant pour une société qui cherche à se dédouaner de la monstruosité qu’elle engendre.
Si la recherche ne démontre pas de causalité directe entre usages numériques et radicalisation, il faut agir face à un cyberespace où se diffusent des discours de haine et des appels à la violence.
Le travail méticuleux et courageux du journaliste David Thomson sur les djihadistes français éclaire d’une lumière crue le fanatisme et ses divers avatars.
La mondialisation produit de la prospérité, un carrefour des cultures, mais pas de sens, pas d’espérance partagée. Cette tâche est urgente pour que la radicalisation ne vienne combler ce manque.
Le terrorisme djihadiste, qui nous paraît si nouveau, voire étrange, ne fait souvent que réinvestir des pratiques anciennes, notamment chez les anarchistes. Démonstration en trois points.
Directeur de recherche émérite, chaire Unesco «Education à la citoyenneté, sciences de l'homme et convergence des mémoires», Centre national de la recherche scientifique (CNRS)