Qui alimente la flamme isolationniste en Europe ? Les lourdeurs bureaucratiques bruxelloises et le fossé élargi entre gagnants et perdants de la mondialisation ont remis en selle le nationalisme.
Une récente enquête du Cevipof met en lumière la popularité du ministre de l’Économie auprès d’un électorat âgé, libéral, plutôt favorisé socialement et peu fidèle à la gauche.
La séquence engagée à la mi-avril confirme la ferme volonté de François Hollande de se présenter en 2017. Avec pour objectif de rejoindre Marine Le Pen au second tour. Mais est-ce seulement possible ?
A un an de la présidentielle en France, un nouveau duel opposant la candidate du FN à un candidat de gauche ou de droite paraît probable. A moins d’inventer un nouveau mode de scrutin.
Au-delà des milieux traditionnels où le FN a renforcé – souvent massivement – son influence, le parti de Marine Le Pen a su s’attaquer à ceux qui, jusqu’alors, lui étaient relativement hostiles.
Tous bords confondus, l’heure est aux primaires. Mais ce système d’origine américaine est un dérivatif inadapté qui fait passer la question du projet après celle de son porteur.
Michel Wieviorka, École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS)
Sans réformes institutionnelles en profondeur, la crise actuelle ne pourra que s’approfondir, rendant difficile toute idée de reconstruction du système politique.
Inscrire dans la durée constitutionnelle un état d’exception par définition limité dans le temps: la réponse du gouvernement aux angoisses des Français est audacieuse, pour ne pas dire risquée.
Entre la présidentielle de 2012 et les régionales de décembre 2015, le vote en faveur du FN a fortement progressé, notamment dans les hôpitaux et au sein des forces de sécurité.
Un an après l’attaque contre « Charlie Hebdo », la France a plus que jamais besoin de nouvelles idées et de nouveaux dirigeants politiques pour sortir d’une crise politique qui dure.
Retour sur le scrutin des régionales: un premier tour marqué par l'arrivée en tête du FN, un second par son échec, la victoire de la droite et la rétractation de la gauche.
La menace du FN dans les régions a été conjurée grâce à un sursaut républicain. Comme en 2002. Mais rien ne dit que les électeurs de gauche vont accepter de jouer les supplétifs à l’avenir.
Si la grande région reste à gauche, cette victoire masque de fortes disparités : le PS et ses alliés l’emportent certes en Midi-Pyrénées, mais le FN est arrivé en tête en Languedoc-Roussillon.
Dans la plus grande région de France, la gauche apparaît comme le grand vainqueur du second tour derrière Alain Rousset. Mais derrière l’échec de Virginie Calmels, c’est Alain Juppé qui est fragilisé.
Après 17 ans de règne de la gauche, la droite conduite par Valérie Pécresse l’a emporté en île-de-France. Simple alternance ou signe d’une profonde modification du paysage politique ?
Résister, c’est le mot d’ordre tous azimuts des partis démocratiques contre Daech et contre le Front national. Résister contre quoi ? Et pour quel autre modèle ?
Pour combattre le Front national, au lieu de le démoniser, il faut commencer par souligner qu’il est un parti banalement capitalo-présidentialiste, pas plus antisystème que d’autres.
Michel Wieviorka, Fondation Maison des Sciences de l'Homme (FMSH)
À l’issue des régionales, une triangulation source de blocages s’installe. Face à l’inertie des partis traditionnels, le nécessaire réenchantement de la politique peut venir de ses marges.
Le FN bredouille, la droite gagnante et la gauche affaiblie mais pas terrassée : ce sont les principaux enseignements comptables de ces régionales. Mais le tripartisme est la principale nouveauté.